Opéra séduction à l'opéra !

Publié le par constance

La journée portes ouvertes à l’opéra se tient aujourd’hui dans vingt-cinq villes de France. Au programme, diverses activités pour faire découvrir l’opéra et sa modernité au public le plus large possible.

 

 

« Tous à l’Opéra ! » C’est le slogan de la première opération portes ouvertes à l'Opéra. Quatre siècles d’art lyrique, ça se fête ! Dans le cadre des Journées européennes de l’Opéra, qui ont lieu du 16 au 18 février, les salles françaises s’ouvrent aujourd’hui au public dans toutes les grandes villes du pays.

« C’est la première fois que nous organisons une telle opération », explique un responsable de l’évènement.

« Mettre à mal les préjugés sur l’art lyrique », considéré comme élitiste et coûteux, c’est l’un des objectifs de l’évènement. « L’opéra reste un monde un peu mystérieux pour énormément de gens, » confirme Pierre Médecin, président de la Chambre professionnelle des directeurs d’opéras. Ancien directeur de l’Opéra-Comique, il s’est souvent vu présenter à des dîners comme un « spécimen » rare du fait de son métier original.

Seul 3% de la population française se sent concerné par les spectacles lyriques. La maison de disques EMI est satisfaite lorsqu’un disque d’opéra se vend à 5000 exemplaires (contre un million pour un chanteur populaire comme Raphaël). Seuls quelques artistes dépassent ce chiffre. Le dernier récital de la diva française Natalie Dessay, très présente dans les médias, s’est vendu à 150 000 exemplaires. La tentative de certains chanteurs, qui essaient de mixer airs d’opéras et chansons populaires, comme Florent Pagny avec Caruso et Roberto Alagna avec Luis Mariano (plus de 400 000 exemplaires) rencontre un joli succès.

 Malgré cela, l’art lyrique garde une image « stéréotypée ». Car les clichés ont la vie dure : « La Castafiore de 120 kg qui déclare son amour à un ténor de 150 kg », ça n’existe plus, constate Pierre Médecin. Aujourd’hui, les chanteurs lyriques ont des allures de « jeunes premiers », à l’image de Natalie Dessay, marraine de l’opération.

Malgré ces accusations d’élitisme, l’opéra ne se porte pas si mal. Pour la saison 2005-2006, l’Opéra national de Paris a accueilli plus de 750 000 spectateurs, et affiche un taux de remplissage de 95%. Les recettes liées à la billetterie (43,5 millions €) ont atteint un niveau record.

 

« Un art éminemment populaire »

 

 

La journée « tous à l’Opéra » se décline sous la forme de différentes manifestations : visites guidées des coulisses, ateliers de chant, de création de costumes ou de décors, projections de films ou encore répétitions publiques.

Les enfants n’ont pas été oubliés : à Bastille, des représentations spéciales « jeune public » seront données, et certaines villes, comme Reims, Rennes ou Tours, organisent des jeux de piste dans les coulisses.

À Paris, on insiste sur la nécessité de préparer le « public de demain », car les jeunes qui ont vu des spectacles lyriques dans leur enfance ont plus de chances d’y revenir plus tard que ceux qui n’y sont jamais allés.

Les efforts pour attirer les jeunes sont manifestes. Depuis quelques années, les salles mettent en place des tarifs préférentiels pour les étudiants. À Strasbourg, la « carte culture » (6,5 €) permet aux moins de 25 ans d’aller voir des spectacles de qualité, comme Das Rheingold de Wagner, pour 5,5 €.

Comme le souligne Nicholas Payne, directeur d’Opera Europa, organisation qui regroupe des compagnies professionnelles en Europe, « au 21e siècle, l’opéra doit entrer en concurrence avec des loisirs de plus en plus variés ».

 

Rajeunir l’image de l’opéra passe par l’utilisation de nouveaux supports comme la télévision, jusqu’alors très imperméable à cet art, et de nouvelles technologies. Les mises en scène contemporaines et la présence de jeunes artistes sur scène sont essentielles pour dépoussiérer un genre parfois considéré comme archaïque.

Les Parisiens pourront malgré tout regretter que le Palais Garnier ne participe pas à l’opération. Ses portes resteront closes car Charles Aznavour occupera inopinément la scène ce soir lors d’un concert au profit de l’Arménie.

Publié dans mon actu

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
O
Bonjour Constance!Je trouve que ton évaluation de la santé de l'opéra est un peu hâtive.  Certes ces recettes sembles élevées, au regard du smic, mais il faut comparer ce qui est comparable. Les recettes du Met à NY ou de l'Opéra de Munich sont des bons points de répère.  Ensuite, il faut différentier recettes et profits: la masse salariale de l'opéra est d'environ 80 millions, et à ce chiffre il faut rajouter les frais d'entretien, probabalement le remboursement de l'emprunt qui a permis de construire Bastille, etc.  Au final, l'opéra a plus de 50% de subvention.  Je n'appelle pas cela une santé financière brillante!  Ceci explique que Garnier ne peut pas se permettre de perdre une soirée de location, qui, comme tu peux l'imaginer, n'est pas une somme négligeable!
Répondre